Ukraine

" Kiev, un jeudi de février ! "



Pour ceux qui auraient oublié, je vous resitue le contexte. A la suite d'une magnifique victoire en Coupe de France, Guingamp est qualifié d'office pour l'Europa League.
Dans les poules, on tombe avec la Fiorentina, le Dynamo Minsk, et le PAOK. Autant vous dire que l'ensemble des footix nous condamnent avant même d'avoir vu jouer les petits gars d'En Avant.

ET PAN !!!!

Guingamp se qualifie avec une classe monumentale, notamment le match à Salonique qui restera dans les mémoires, et on se retrouve au tirage face à ces connards du Dynamo Kiev.

On va pas se le cacher, nos sorties européennes étant plutôt rares, je voulais au moins faire un déplacement pour vivre ça au plus près.
Apprentis cette année, donc baisé pour les matchs de poule, dès que j'ai vu le tirage, aucune hésitation. Tout s'est décidé assez rapidement, malgré les craintes de certains (Pour mémoire, à cette période les combats s'intensifient dans l'Est de l'Ukraine, notamment à la frontière Russe).

Direction Kyiv !


Bon, on est au mois de janvier, je dois partir en Angleterre pour une mission de 2 mois fin février début mars, et le match à Kiev est fin février.

On cale les dates de départ, c'est bonnard, du coup avec les kopains, on check les vols, je prends mon billet, et enjoy !

On est mardi, le vol part de Roissy mercredi matin, et je sais pas encore comment je vais à Paris. Le mec est bien engagé déjà.

Je trouve un plan pas trop con, après le taf' direction Paris en C4, avec quelques covoit'.
Une fois sur place, je me cale sur le Trocadéro pour le repas, et ensuite, je fais un tour rapido de paname.
Après, j'ai désespérément essayer de pioncer quelques heures dans la bagnole avec 2°C en extérieur. Pas évident.

Sur les coups de 5h30, j'abandonne le bolide dans un parking à Aulnay, et je rejoins Roissy par le magnifique RER B.

Quelques heures plus tard, je retrouve les kopains, on est une dizaine à prendre le même vol, et on embarque direction....Riga.

Petite escale en Lettonie, après tout pourquoi pas.

On repart, nouvel embarquement, le douanier qui te poses la question avec un magnifique accent de maquereau de l'URSS : "You're going to Kiev ?" D'un air surpris, c'est vrai que niveau tourisme, ça doit pas se bousculer en ce moment.

Bref, on embarque dans un avion.... à hélice ! Un bombardier Canadien comme on les aime.

Si j'arrive vivant je l'aurai bien mérité ce match bordel !

On arrive à Kiev en soirée, il fait nuit, mais ça meule pas trop (genre -3°C).

On rejoint le centre en navette, après un petit tour de métro en bois (oui oui, en bois) qui freine comme un bourrin en arrivant à chaque station, pas habitués on se casse tous la gueule....

Gare de Kiev
Une fois arrivé, direction l'auberge de jeunesse.
Pour le coup, l'auberge est vraiment photogénique, parce rien n'à voir avec le site. En plus les mecs avaient pas l'air au courant de notre arrivée.... Ils finissent quand même par nous trouver une place. Mais pour 90 grivnas la nuit, on fera pas les difficiles.

Le grivnas est la monnaie ukrainienne (appelé grognasse par nos soins, dans un soucis de prononciation), dont le cours s'était bien cassé la gueule à cette période, notamment à cause du conflit avec la Russie. Du coup, 1€ équivalait à 33 grivnas en gros.

Donc la nuit d'hôtel au prix d'un demi de Grim' blonde en France, c'est plutôt pas dégueu' !


Ensuite, comme le voyage creuse, on se cale au resto. Bien sympa, on boit pour pas cher (0.70€ la pinte), et pour 1 ou 2 € t'as un bon menu complet au resto.

Après quelques verres, on se pieute, pour pouvoir visiter Kiev le lendemain.

Debout de bonne heure, on s'attaque à visiter le centre ville : Eglises orthodoxes, université nationale de Kiev, Musée de Kiev, Opéra national, la Porte Dorée de Kiev, qui était jadis l'entrée de la ville.
























On se dirige ensuite vers la cathédrale Sainte Sophie. C'est somptueux, et l'intérieur et scintillant, presque trop. C'est gavé de dorures et de couleurs dans tous les sens, ça change des églises sombres de chez nous.



On descend l'avenue, et on aperçoit l'Intercontinental, hôtel où sont basés nos joueurs. Pas possible de voir les joueurs, ils sont en train de manger. Le président viendra taper la discute, la clope au bec, la braguette ouverte, tranquilou quoi.

Face à l'hôtel, une place, Mykhailivs'ka Square, où sont exposés des "vestiges" de la guerre qui se déroule à l'Est, entre les Ukrainiens et les Russes. Voitures calcinées, prises de guerre, chars, missiles, hommages aux hommes tombés au combat, beaucoup de monde viennent observer les conséquences de cette guerre. Ambiance spéciale.





A 2 pas, le ministère des affaires étrangères dans un bâtiment immense.


Sur cette même place, le monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or. Magnifique.



Ici, il n'est pas rare de voir des bâtiments colorés, à l'image de leurs églises, et ça donne un côté très sympa à la ville.




On retourne en direction de l'Intercontinental, pour descendre la rue Volodymyrska. Énormément de boutiquiers sur les trottoirs, beaucoup de souvenirs à l'effigie de Staline et de ses comparses communistes. D'un autre côté on en trouve d'autres à l'effigie de Poutine, avec des insultes du style "Poutine Putain", imprimé sur du PQ, c'est sympa.

Sur une butte, l'église Saint-André, magnifique elle aussi, nous permet d'avoir un sacré panorama sur la ville, ça vaut le coup d’œil.




En remontant la rue, on fait nos emplettes, et en attendant tout le petit groupe, on se pose dans un bar chelou, en mode grotte de troll.

Tout le décor faisait penser à une maison de hobbit, des arbres, les tables & tabourets en bois brut, c'était marrant à voir. Et la bonne bière servie en choppe, un régal.

On s'est par la suite rendu sur la Place de l'Indépendance (Maidan), celle où quelques mois auparavant se déroulait la lutte entre le peuple et le gouvernement au pouvoir, une bonne révolution à coup de molotov, barricades... Les stigmates ont pour la plupart été gommés, mais on retrouve un genre de mémorial au bout de la place, des bougies disposés de façon à représenter le blason de l'Ukraine.
















On discutera avec des étudiants, qui font des photos déguisés avec les touristes pour quelques pièces. Des euros, leur monnaie ils n'en veulent pas, et vu sa valeur, on comprend.


En milieu d'après midi, viendra le temps de manger, On a choisi un restaurant, qui ressemblait un peu au style turc. Après quelques recherches, il me semble qu'il s'agissait du Krym (Crimée), un restaurant typique de Crimée, le style turc logique, une grande partie de la population de Crimée est musulmane, avec des racines ottomanes,

On se gave bien, soupe bien épicée en entrée, un plat à base de riz et viande en sauce, un bon dessert, tout ça accompagné de quelques bières, parfait.

On se regroupe ensuite à l'hôtel à 2 pas du stades pour prendre l'apéro tous ensemble, puis on descend vers le stade 1h avant le match.


Dans la tribune, on est une vingtaine, on se marre, on déconne, on se les gèle aussi.
















Vient le moment tant attendu : coup d'envoi du 16ème de finale d'Europa League, match retour Dynamo Kiev - En Avant de Guingamp.


Un coup de pied dans la gueule pour Mandanne dès la 5ème minute, le ton est donné. On prend un pion en fin de 1ère mi-temps.

Dès la reprise, on prend un 2ème but, mais on s'en fout, on est là pour profiter.

Et BIM !!! Le but de Toto Mandanne !

On prend un 3ème quelques minutes plus tard. En tribune, ça chauffe côté Ukrainiens, 3-4 gars sortent pour nous provoquer, et se font plaquer par la sécurité.

La suite, on la connait, toute une partie de leur tribune descend et se dirige vers nous. On évacue en courant, on se sépare, et on rentre en tacos à l'hôtel pour pas prendre de risque.

Dans la précipitation j'ai quand même craqué mon froc. A noté que je me suis trimbalé le cul à l'air jusqu'à Paris par la suite... Collector.

On verra la fin du match à l'hôtel, puis on fera notre petite soirée au bar de l'hôtel, à se pinter la gueule pour nous remettre des émotions vécues ce soir.

Le lendemain, la gueule de bois, il est temps de quitter la ville. On prend à taxi pour aller jusqu'à l'aéroport, situé à 45 minutes de Kiev.

On se retrouve tous là bas, on embarque dans notre bombardier à hélice direction Riga.
Puis, de Riga, direction Paris CDG. Le temps de saluer la troupe, et je regagne Aulnay en RER pour retrouver mon carrosse.

Je prends quelques covoit', et direction Guingamp, où j'arriverai aux alentours de minuit, rincé, content d'être rentré.

Aucun regret d'avoir fait ce voyage, au contraire ! Ville magnifique, et le coût sur place est ridicule : J'ai fais les comptes en rentrant, entre les restos, les bières (un nombre incroyable !), les souvenirs, le métro (5 jetons de métro pour 1 grivnas, soit 0,30 €), bref j'ai claqué 41 € en tout et pour tout sur place.
Merci mon chien.